ÉDITIONS
DES VANNEAUX

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La nuit revenante, la nuit

Peu importent les routes (chacun ses obstacles)
et les petites mers sans grève :
il est évident qu’elles utilisent leur force sans effet.
Nous avons pourtant aussi nos phares, nos
chiens de feu, ce sont les péages
éblouissants d’où rejoindre les capitales.
Aussi nos radeaux, tant le passé est immense,
et les vents bleus, les plages battues,
les toits crevés, nos ardoises, nos marchands de fourrures
de lapins, l’étalage des bols de lait crémeux,
les odeurs fatiguées de dix mille bêtes
et dix mille visages,
la crête des murs soigneusement finie de pains de briques.
Cela sent la terre l’excrément et la crasse
quand bien même nos bords d’étangs
seraient surmontés de frises historiées,
de feuilles et d’animaux géants écorchés,
aux cornes sciées, ridicules petites scies.
Partout on bat les cartes, roi reine pique et coeur, c’est
de la monnaie toujours à rendre, les cartons d’invitation des disparus.
On boit aussi entre les maisons avec moins de haine que nulle part,
entre deux coulisses, deux foules ou deux comédies.
...

Jean-Louis Rambour

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