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DES VANNEAUX

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À l'ami Moreu

Tu marches peu,
mais tu marches quand même dans le labyrinthe de ton jardin.
à terre, les pierres plates,
les creux et les bosses
qu’avec le temps
ont façonnés les poids des corps
se mesurant à la résistance des chemins.
Tu sais la terre,
tu sais la pierre, tu sais la craie et le gravier
et chaque racine qui prend le sable dans son bouquet
et le tient en place.
Tu connais le buis et le rosier,
les bordures, les touffes,
les feuilles douces, les feuilles lisses,
les piquants, les épines, les orties.
Tu es l’ami
de celui dont le visage plein de rides
est une campagne à lui tout seul
ou dont la main est plus rugueuse que la patte de l’éléphant
pour avoir tenu les outils de jardin depuis des millénaires,
vieux visages, vieilles mains,
corps usés, rétamés,
de corne et de peau, plissés.
à tâtons,

...


Cécile ODARTCHENKO

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